Voyage dans l'Amérique des années 50
Ville glamour, Palm Springs est la vitrine d’une autre Amérique, celle des grands architectes américains des années 50.
Déserts, montagnes, canyons. Le soleil brille à Palm Springs, 350 jours par an ! A L’Est de Los Angeles, à 175 kilomètres de la capitale du cinéma, le désert est partout. On traverse des champs d’éoliennes avant d’arriver dans la vallée de Coachella. Les Indiens Cahuilla y avaient découvert une source « spring ». On y planta des palmiers dattiers. Cette oasis compte, aujourd’hui, 120 parcours de golf au coeur des montagnes du désert californien, plus de 30'000 piscines et 19'122 chambres d’hôtels.
L’architecte d’origine suisse, Albert Frey signa l’Hôtel de Ville et la station d’essence du téléphérique, l’actuel office du tourisme. Avec son unique Holiday Inn « 59 » et son fameux hôtel Riviera, la petite ville attira très vite les acteurs de cinéma dont les maisons ne devaient pas être éloignées de plus de 2 heures de route des studios d’Hollywood. Ils firent construire de belles villas aux lignes épurées, signées des architectes avant-gardistes de l’époque, inspirées par le Bauhaus : Albert Frey, Richard Neutra, William Krisel ou encore William F. Cody. Palm Springs est ainsi devenue la ville symbolisant une esthétique connue aujourd’hui sous le nom de « Modernisme du désert ». Robert habite ici depuis plus de 30 ans. Il organise des visites guidées de ces maisons d’architectes. Suivons-le dans le quartier qu’il préfère, « The Movie Colony ».
TWIN PALMS, « LES PALMIERS JUMEAUX »
On peut louer la villa de Frank Sinatra (400 m2) pour un minimum de 3 nuits. Dessinée en 1947 par Emerson Stewart Williams, elle doit son nom aux deux palmiers plantés près de la piscine. Le matin, le soleil passe à travers les branches et l’ombre créée imite les touches de piano. C’est pourquoi on l’appelle « la piscine piano » explique Robert. Une autre maison, « The Honeymoon Hyde away », (Le refuge des Amoureux) est celle où Elvis Presley et sa jeune épouse, Priscilla, passèrent leur première année de mariage en 1967. Elvis était locataire. C’est une rotonde surmontée d’un toit triangulaire. Sur la gauche, un escalier de pierres rondes serpente au-dessus d’une cascade. Elle fut dessinée par William Krisel et Dan Palmer en 1960, construite par le promoteur de Palm Springs, Robert Alexander qui y habita avec son épouse, et présentée par le magazine Look comme « The House of Tomorrow » (la maison du futur). La maison de 436 m2 construite sur un terrain en pente a un petit air de soucoupe volante.
LES VILLAS ALEXANDER
Les promoteurs, George et Robert Alexander, créèrent entre 1947 et 1965 un quartier composé d’une quarantaine de maisons légères, aériennes et pleines d’innovation : toit en forme de papillon, ouvertures vitrées en hauteur, sol en béton, et garages ouverts avec des Cadillac Eldorado. Dean Martin, Joan Collins, Marilyn Monroe furent propriétaires d’une Alexander House. L’acier, le béton et le verre étaient des matériaux idéaux dans le désert. Les « Alexander House », basses, toutes semblables, comptent parmi les plus beaux exemples du courant « Modernisme du désert ».
ELROD HOUSE
Arthur Elrod, décorateur installé à Palm Springs demanda en 1968 à l’architecte John Lautner de lui construire une villa sur South Ridge, un éperon rocheux qui domine Palm Springs. Lautner imagine alors un impressionnant dôme de béton en corolle qui intègre les rochers au milieu desquels la maison est bâtie. Le dôme s’épanouit en neuf pétales séparés par neuf fenêtres à claires-voies qui laissent passer la lumière. C’est un chef d’œuvre de l’architecture contemporaine avec ses rochers qui pénètrent dans la maison, ses ouvertures zénithales, sa piscine (Infinity Pool) et sa vue panoramique. La villa de 825 m2 fut, avec Sean Connery, la star d’un des plus célèbres James Bond, le film « Les diamants sont éternels » en 1971.
RETOUR AUX SOURCES CHEZ STEVE MCQUEEN
L’acteur acquit en 1964 une maison de 400 m2 conçue par l’architecte californien Hugh Kaptur qui réside toujours à Palm Springs. Elle est située sur South Ridge, l’éperon rocheux qui domine la vallée. Il avait demandé à un décorateur de Santa Monica, Peter Shore, de lui faire une garçonnière. Le salon, dans les tonalités beige et ocre, est éclairé par une baie vitrée qui donne sur la piscine. La star américaine y vécut jusqu'à sa mort en 1984.
Palm Springs 1960 Robert Doisneau, Flammarion
En 1960, Doisneau découvre un désert piqué de 19 golfs, des piscines, des villas qui rivalisent de luxe et de kitsch.
PRATIQUE
Pour faire le tour des villas architecturales de Palm Springs,
www.moderntourspalmsprings.com
Y ALLER
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