Logements

Une lutte efficace contre la pénurie

Par J.M.
14.09.2023 à 09:39/ immobilier.ch

Après une nouvelle baisse marquée du taux de logements vacants dans le pays, l’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI Suisse) propose une série de mesures pour endiguer ce phénomène.

Sont considérés comme vacants tous les logements habitables (meublés ou non) destinés à la location ou à la vente et qui étaient inoccupés au 1er juin
Sont considérés comme vacants tous les logements habitables (meublés ou non) destinés à la location ou à la vente et qui étaient inoccupés au 1er juin - Copyright (c) Pexels Pixabay
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L’heure est grave. En effet, pour la troisième année consécutive, l’Office fédéral de la statistique (OFS) a observé lors de son analyse une baisse du taux de logements vacants en Suisse (au 1er juin 2023). De l’ordre de 1,15 %, cette diminution est à l’origine de deux effets alarmants pour la population: une pénurie de logements ainsi qu’une cherté des loyers accentuées.

Afin de limiter cela au maximum, l’Union suisse des professionnels de l’immobilier (USPI Suisse) a invité mi-septembre le Conseil fédéral et les Chambres fédérales à considérer plusieurs propositions de mesures à mettre en place. Dans les grandes lignes, celles-ci se résument en six points principaux.

Evolution des logements vacants et du taux de logements vacants, de 1984 à 2023diaporama
Evolution des logements vacants et du taux de logements vacants, de 1984 à 2023
  • Un assouplissement de la loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT)

La première révision de la LAT ayant été jugée trop rigide, il s’agirait dorénavant de laisser davantage de marge de manœuvre aux cantons pour déterminer leurs besoins prévisibles en matière de zones à bâtir.

  • Une révision à la baisse des quotas de surface d’assolement (SDA)

En prenant l’exemple du canton de Vaud, qui doit conserver un quota très important de SDA alors qu’il s’est passablement développé économiquement, il s’agirait une fois de plus d’assouplir les quotas fixés par l’administration fédérale pour offrir plus de largesse d’action aux cantons.

  • La non prise en compte systématique des inventaires ISOS

Ayant tendance à figer le bâti dans les villes, les plans directeurs cantonaux ne devraient plus avoir l’obligation de prendre en compte, ou dans une moindre mesure, ces inventaires ISOS.

Le calcul du taux de vacance est réalisé en rapportant le nombre de logements vacants au parc total de logementsdiaporama
Le calcul du taux de vacance est réalisé en rapportant le nombre de logements vacants au parc total de logements
  • L’assouplissement d’un certain nombre d’Ordonnances techniques

Il faudrait alléger, entre autres, l’Ordonnance fédérale sur la protection contre le bruit qui empêche, au niveau cantonal et pour des immeubles mixtes, une modification d’affectation d’anciennes surfaces commerciales en logements.

  • Un durcissements des conditions permettant de déposer des oppositions

En matière de police des constructions, il faudrait durcir les conditions de dépôt d’oppositions car elles ralentissent et renchérissent aujourd’hui passablement les constructions de logements.

  • Le droit de préemption ne crée aucun nouveau logement

Se basant sur les situations des cantons de Genève et Vaud, cet outil porte une grave atteinte à la garantie de la propriété privée et rate de ce fait sa cible. Il devrait, selon l’USPI Suisse, être écarté.