Serrage de vis pour les pompes à chaleur
De nouvelles réglementations sont à venir pour ces solutions considérées comme l’alternative durable à nos chaudières à mazout ou gaz. Propriétaires et (surtout) professionnels vont devoir s’adapter...
Dès les premières minutes du Congrès des professionnels romands de la pompe à chaleur, l’assemblée a été mise dans le bain. Quelque peu échaudée en ce début octobre, cette foule d’installateurs de pompes à chaleur n’a pu que constater la dure réalité suisse: les ventes sont en constante baisse. Après avoir connu une période de croissance en flèche (2260 pompes à chaleur vendues en 1992 contre 20’670 en 2008) et une crise énergétique qui a servi de tremplin au secteur, hissant les unités écoulées à un record de 43’490 pompes à chaleur installées en 2023, le soufflé semble être retombé. «Aujourd’hui, les chiffres sont négatifs par rapport à toutes ces années où nous avons transpiré dans tous les sens pour honorer les commandes. C’est préoccupant mais il y a de quoi rester optimiste. Nous observons un fort potentiel dans les pompes de grande puissance, c’est-à-dire pour les immeubles collectifs ou l’industrie», a affirmé Philippe Ranc, responsable romand du GSP (groupement professionnel suisse pour les pompes à chaleur) lors de l’événement.
Toujours plus de normes
Reste que ces systèmes aux dimensions importantes présentent des contraintes qui sont elles aussi de taille par rapport au résidentiel, car celles-ci sont plus complexes à installer, plus contraignantes et souvent sur-mesure. Et bien que les normes se durcissent et forcent peu à peu les propriétaires à se diriger vers cette alternative coûteuse mais durable, les installateurs vont malgré tout au-devant de nombreux défis.
Notamment législatif, avec de nouvelles lois qui vont entrer en vigueur prochainement. À commencer par l’Ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB) qui, à compter du 1er novembre, imposera (dans la mesure du possible) une installation intérieure, un modèle de pompe à chaleur peu bruyante, une optimisation de l’emplacement (loin des voisins) et une activation du mode silencieux.
Autre changement: celui de l’Ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques (ORRChim), puisque dès le 1er janvier 2025, une limite frigorifique sera fixée. Pour rappel, le secteur avait opté par le passé pour des fluides réfrigérants nuisibles à l’environnement et des solutions moins polluantes comme le propane avaient dès lors émergé. Les pompes à chaleur pourraient donc à l’avenir se concentrer sur ce type de réfrigérant naturel hautement inflammable, multipliant à contrario les risques d’incendies. Ce qui ajoutera une fois de plus des complications aux installateurs, contraints d’éviter les fenêtres, les prises électriques ou encore les canalisations afin d’assurer la sécurité des utilisateurs. Alors d’un côté les choses bougent, la transition est en marche mais elle ne sera en tout cas pas simple...