Que la ville étincelle !
Jusqu’au dimanche 6 février, vingt-trois œuvres artistiques font scintiller de mille feux la cité et tout particulièrement la Rade. Un vrai cadeau onirique organisé par la Ville de Genève.
Rien que de l’impalpable, rien que des ondes électromagnétiques pour capter le rythme des sons environnants, suivre les traces de fleurs tout en éclairs et spirales qui finissent par se fondre dans la transparence de la nuit ou se laisser ravir par un lotus argenté qui semble surgir d’ondes embrumées... De la «Flower Power», envolée hallucinatoire de Jean-Pierre David et Christian Theillier aux Bains des Pâquis, en passant par le tunnel aux nuances lumineuses interactives de Nicolas Paolozzi, sur le quai du Mont- Blanc, jusqu’à l’immense ombre fantomatique dansante composée d’eau et de lumière de la plasticienne Odona près du Jet d’eau, cet événement magique qui entoure la Rade depuis le 21 janvier a tout pour mettre des étoiles dans les yeux des passants.
Thème de l’eau
Rendez-vous annuel immanquable organisé depuis 2014 par le Département de la sécurité et des sports de la Ville de Genève, le festival des lumières mené par le Genevois François Montcarey, nouveau directeur artistique, prend pour alliée de cette 8e édition l’eau, et plus généralement l’environnement. Un thème brûlant d’actualité qui prend forme à travers des projets audio-visuels axés autour de la sobriété énergétique et du renouvelable, comme pour le lotus du collectif Spot exposé dans le kiosque du Jardin Anglais, qui s’anime grâce à des batteries de voiture recyclées. Les deux «Colosses» à l’assaut du Pont du Mont-Blanc, de Louxor Spectacle, symbolisent quant à eux la fragilité des constructions contre les éléments naturels et la capacité de l’homme d’y faire face.
Onze œuvres inédites
Bien d’autres créations questionnent notre rapport au vivant, telle l’installation évolutive «Feu dans la glace», de Claire Peverelli, sur la rotonde du quai du Mont- Blanc. Un bloc d’eau congelée éclairé de l’intérieur par des diodes luminescentes, qui capte le mouvement de la glace qui fond et dont la vitesse de liquéfaction est évidemment soumise aux conditions de la météo. Une façon de voir et d’écouter le temps.
Ces travaux réalisés par des plasticiens mais aussi des ingénieurs aux techniques sophistiquées se sont multipliés au fil des éditions. Soigneusement conservés comme dans un musée par le service logistique municipal, certains réapparaissent sur la scène publique hivernale. Ainsi le Geneva Lux de cette année compte onze oeuvres inédites, tout en procurant le plaisir de revoir des installations marquantes de ces dernières années. Au total, 23 réalisations sidérantes, dont plus d'un tiers signé par des artistes locaux et suisses, qui jouent les prolongations dans la boîte noire de la nuit.
Au vu de l'important succès remporté l'an dernier, dans un contexte sanitaire qui avait pourtant tout compliqué, Marie Barbey-Chappuis en charge du département organisateur a décidé de faire vivre le spectacle une semaine supplémentaire, jusqu'au 6 février, répondant ainsi à de nombreuses demandes. Au-delà de la Rade qui rassemble la majorité des oeuvres, le public est invité à se laisser emporter par sa curiosité jusqu'à la cathédrale Saint-Pierre, les Bastions, la plaine de Plainpalais ou encore Rive pour découvrir «L'homme qui marche face au vent» de Rémi Brun.
En pratique
- Geneva Lux jusqu’au 6 février.
- La carte avec géolocalisation des œuvres sur le site www.genevalux.ch
- Visites guidées payantes, français et anglais, les samedis 29 janvier et 5 février.
- Réservation sur www.geneve.com ou par téléphone à l’Office du Tourisme au 022 909 70 00