Quand l'art du sertissage illumine votre intérieur
Lancée l’an dernier par l’entrepreneur genevois Pierre Salanitro, la marque S by Salanitro propose désormais des interrupteurs sertis de diamants et de pierres précieuses.
L’ an dernier, elle a été lancée en grande pompe au sein de la galerie Bailly, en vieille-ville de Genève, en présence de tout le gotha genevois et des grands patrons horlogers. La marque S by Salanitro, bébé de Pierre Salanitro, le sertisseur des plus beaux garde-temps de ces trente dernières années, présentait trois lignes différentes et originales: des masques en or et gemmes précieuses, des backgammons ultra luxe réalisés sur mesure et des miroirs sertis. Succès assuré pour cet artisan dont le savoir-faire n’est plus à prouver. Depuis lors, Patek Philippe est entré dans l’actionnariat de l’entreprise Salanitro et les embauches ont été légion. Aux Acacias, ce ne sont pas moins de 240 collaborateurs qui sertissent des pièces exceptionnelles, créent, fabriquent des boîtes, des bracelets, polissent, s’approvisionnent en pierres, montent, contrôlent et livrent les montres terminées aux marques horlogères les plus prestigieuses.
En avril dernier, en plein salon Watches & Wonders, Pierre Salanitro ouvrait exceptionnellement les portes de son atelier pour y dévoiler la deuxième collection d’objets précieux et insolites de la marque S by Salanitro. Toujours des masques inspirés de trois nouveaux pays: le Japon, le Gabon et l’Indonésie. On y retrouve également les backgammons qui connaissent un succès fulgurant malgré des prix qui atteignent pour la plupart d’entre eux 150'000 francs pièce. Puis des éventails réalisés en soie naturelle avec panaches sertis. Ces objets sont plus abordables avec des prix qui commencent à 3500 francs. Et puis, S by Salanitro a dévoilé sa première collection de bijoux inspirée des masques réalisés l’an dernier. «Chaque pièce a une signification très forte puisqu’elle est inspirée des masques originaux». Pendentifs, bagues et boucles d’oreille rendent hommage à la culture et à l’histoire de ces objets très symboliques. Ces derniers se veulent très différents de ce que proposent les grandes maisons de luxe. «La marque doit être identitaire avec des objets distincts qui ont une histoire forte. Chaque masque est décliné en bijou l’année suivante» explique Pierre Salanitro. L’idée des masques est venue d’un travail réalisé avec des étudiants de l’ECAL. «Nous avons travaillé avec 17 designers. Ils devaient me proposer des objets qui racontent une histoire et subliment les pierres.» 8 projets ont été sélectionnés, dont le premier sont les masques inspirées des civilisations anciennes, mais revisités de manière contemporaine en joaillerie. Les 7 autres projets pourraient voir le jour d’ici quelques années. Ce qui est certain en tous cas, c’est que Pierre Salanitro ne créera jamais de montres. «Je ne souhaite pas entrer en concurrence avec mes clients». Il préfère ainsi concevoir des objets uniques et insolites. Et surtout d’être libre de réaliser ce qu’il veut, comme des interrupteurs de luxe, par exemple…
Des interrupteurs qui font bling
C’est lors d’une discussion avec son ami Niki Pirker, propriétaire de la société Pirker Électricité, que l’idée de créer des interrupteurs sertis de pierres précieuses a émergé. «C’était aussi une façon d’innover dans le secteur de l’électricité qui est assez conservateur» ajoute Pierre Salanitro. Ainsi, avec son ami, il lance ces objets réalisés sur mesure et destinés à des lieux exclusifs tels que caves à vin, chalets de montagne, yachts, villas, hôtels ou encore boutiques de luxe. «Ces interrupteurs sont bien plus que de simples éléments fonctionnels: ils sont des œuvres d’art à part entière. Chaque pièce est conçue sur mesure, offrant une infinité de possibilités de design et de motifs pour s’harmoniser parfaitement avec le style de chaque espace.» Pour la partie technique, les deux compères ont signé un partenariat avec l’entreprise française Meljac, spécialisée dans les interrupteurs haut de gamme. Et puis, l’idée est de collaborer étroitement avec des architectes et des designers d’intérieur afin de proposer ces objets uniques dont les prix peuvent largement atteindre plusieurs dizaines de milliers de francs selon le sertissage.
Depuis l’an dernier, trois personnes sont dédiées uniquement à la marque S by Salanitro, dont Fabrice Brisotto, nouveau responsable commercial. Le fondateur se réjouit de pouvoir former beaucoup de sertisseurs dans son atelier. « Les marques proposent de plus en plus de pièces complexes qui nécessitent une grande expérience de sertissage. Nous formons beaucoup de jeunes car il existe aujourd’hui une véritable pénurie d’experts dans le domaine ».