Genève

Promenade publique inaugurée à Frontenex

L’ensemble locatif Plateau de Frontenex 7 ainsi que ses espaces publics et ses sentiers pédestres ont été inaugurés le 7 septembre. L’occasion pour le célèbre paysagiste Michel Desvigne d’encenser le maître d’ouvrage représenté par la SPG.

Le bouleau a été choisi. C’est un arbre à racines très superficielles qui peut donc grandir dans très peu de terre.
Le bouleau a été choisi. C’est un arbre à racines très superficielles qui peut donc grandir dans très peu de terre. - Copyright (c) DR
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Malgré une météo incertaine, il y avait foule pour venir admirer les espaces publics offerts par les propriétaires de l’ensemble locatif Plateau de Frontenex inauguré le mercredi 7 septembre. On parle de trois œuvres d’art et d’une sorte de mini-forêt composée pour l’instant d’environ 140 bouleaux et de quelques charmes qui séparent les deux barres d’immeubles de sept étages.

Comme l’a rappelé Thierry Barbier-Mueller, administrateur délégué de la Société Privée de Gérance (SPG), pilote de ce projet, «l’aventure a commencé dès 2008. Nous avons jeté aux orties le premier plan localisé de quartier pour en élaborer un nouveau avec le bureau d’architectes Anderegg-Rinaldi. Ce nouveau PLQ a abouti en quatre ans, grâce au soutien des autorités. Ainsi, les deux immeubles livrés récemment ne sont pas des barres toutes droites et leur densité est conséquente afin d’éviter le mitage du territoire.» Ce sont environ 160 familles (156 très exactement) qui sont logées ici, dans des appartements de 3 et 5 pièces. Sachant qu’un 3 pièces est loué dans une tranche allant de 880 à 950 francs par mois. Rappelons que nous sommes en zone de développement. Ces constructions respectent la norme THPE (très haute performance énergétique). «Les promoteurs que je représente ont tenu à réinvestir chaque économie dans le projet afin d’obtenir la meilleure qualité», a ajouté Thierry Barbier-Mueller. Cette qualité se reflète dans le soin apporté aux aménagements paysagers. «Il est absurde de se concentrer sur le volume construit et de se désintéresser de son environnement direct, de ses aménagements extérieurs, lesquels sont trop souvent bâclés.»

Une opposition aux arbres

Quelque 140 bouleaux et charmes.diaporama
Quelque 140 bouleaux et charmes.

En 2016, la SPG avait organisé un concours privé pour les aménagements extérieurs, lequel a été remporté par le bureau parisien Michel Desvigne. Ce dernier a ensuite collaboré avec les paysagistes romands Denogent, Landers et Pottu & Seitz pour faire aboutir ce qui avait été imaginé. Ce projet devait se poursuivre sur la parcelle adjacente qui appartient à la Ville de Genève. Or, pour l’instant, des voisins ont fait opposition à la plantation des quelque 80 arbres qui devaient s’y développer.

Présent pour cette inauguration, Michel Desvigne a remercié à plusieurs reprises le maître d’ouvrage pour sa confiance et la complicité qui s’est établie. «Peu de pays au monde existent où l’on peut y exprimer ce goût pour la qualité, s’est réjoui ce dernier. Nous avons ici une cour d’immeubles. Or, l’enjeu était d’imaginer comment un jardin pouvait s’inscrire dans des promenades plus larges. L’espace ici devient un espace public, parcouru par des allées forestières. En résumé, au Plateau de Frontenex 7, c’est l’anti-grand ensemble. Nous avons créé une miniature de forêt, constituée de trois promenades.» L’exploit a été de planter de vrais arbres sur une dalle qui abrite deux niveaux de parking. «Le bouleau c’est toujours joli, c’est blanc et, en hiver, il laisse passer la lumière pour les habitants. C’est aussi un arbre à racines très superficielles qui peut donc grandir dans très peu de terre. Nous en avons choisi trois variétés différentes pour des questions de reprises et pour limiter les risques en cas de développement de maladies.» Ces arbres de 6 mètres de haut devraient parvenir à mesurer entre 15 et 20 mètres à terme.

Œuvres artistiques

Une œuvre de Barthélémy Toguo.diaporama
Une œuvre de Barthélémy Toguo.

Les aménagements extérieurs accueillent les œuvres de trois artistes. Celle de Barthélémy Toguo, Sur le chemin de l’espoir, a été réalisée pour la SPG en étroite collaboration avec Adelina von Fürstenberg, présidente de l’ONG ART for the World et le Studio Nicolas Schneider (pour le moulage en bronze). La deuxième œuvre, celle de Pablo Reinoso, est un banc et une chaise au design végétal arborescent. Elle fait partie de sa série Garabatos (gribouillages), née de la nécessité éprouvée par l’artiste de trouver un nouveau matériau pour transposer à l’extérieur ses bancs et ses chaises au design végétal. Enfin, Vertigo III de Pol Quadens poursuit une série d’objets initiée en 2010. A partir d’un dessin assez simple, le designer belge improvise en fonction du matériau choisi. L’œuvre s’étoffe au fur et à mesure de sa fabrication, à la manière d’une plante.