Marché de l'investissement: le récap' 2024
Après quelques bouleversements en réaction à l’inflation, le volume de transactions immobilières genevoises est à la hausse ce dernier trimestre. Les explications de Naef Commercial | Knight Frank.
L’immobilier ne craint pas la crise dit-on et l’année qui vient de s’écouler n’aura pas contredit l’adage. Tous les voyants étaient pourtant au rouge depuis l'été 2022: hausses rapides des taux directeurs des grandes banques centrales, la Banque nationale suisse qui augmente en réaction son taux directeur de 250 points de base entre juin 2022 et juin 2023, portant un coup de frein au marché de l’investissement immobilier genevois et obligeant les institutionnels notamment, à recentrer leurs stratégies sur leurs propres portefeuilles...
Les institutionnels sont de retour
Mais comme l’a démontré Naef Commercial | Knight Frank dans son étude trimestrielle (T3 2024) du marché de l’investissement immobilier genevois, fraîchement publiée, la situation s’est rétablie au cours de l’année. «Avec l’inflation qui avait atteint début 2024 un niveau bien en deçà des objectifs d’équilibre fixés autour de 2%, la BNS a réduit son taux directeur de 75 points de base entre janvier et septembre. Le taux directeur, établi à 1%, a ainsi pu revenir à son niveau le plus bas depuis le début de 2023», décrivent les auteurs.
Ce troisième trimestre a donc été marqué par une forte volonté d’acquérir de la part des investisseurs, traduite par une augmentation du volume des ventes dépassant de 56% la moyenne des deux premiers trimestres. «Il est cependant clair que l’âge d’or des années 2020 à 2022 est derrière nous», souligne l’étude. Cet exercice aura également signé le grand retour des investisseurs institutionnels, considérant la pierre à nouveau comme un placement attrayant. De ce fait, comme au trimestre précédent, seulement 34% des transactions ont impliqué des vendeurs privés, tandis que les acquisitions entre acteurs institutionnels ont pour leur part augmenté. Une stratégie afin de libérer des liquidités pour entreprendre les rénovations nécessaires de leur parc immobilier potentiellement.
Une chose est sûre, après une longue phase de compression, les taux de capitalisation publiés en octobre 2024 ont affiché une nette remontée, se rapprochant désormais des niveaux comparables à ceux observés en 2018 ou 2019. Les biens les plus vendus restent les immeubles d’affectation de logements ou à usage mixte, représentant près de 60% du volume total. En termes de transactions majeures, le marché a d’ailleurs été porté par l’achat par une fondation de prévoyance d’un immeuble résidentiel à Meyrin pour environ 98 millions de francs (voir photo).