Enquête

Les Suisses sont-il satisfaits de leur logement?

Plus ou moins de m2, avec balcon ou sans, cuisine ouverte sur le salon ou pas... chacun a sa propre image du chez soi idéal mais les Helvètes s’adaptent et semblent plutôt résilients face à l’offre disponible sur le marché. C’est du moins ce que révèle le dernier sondage du cabinet Wüest Partner.

Selon les sondages, un tiers des jeunes voudrait déménager
Selon les sondages, un tiers des jeunes voudrait déménager - Copyright (c) Freepik
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Oui, la situation actuelle en matière de logement convient àla majorité des locataires en Suisse. 47% indiquent être «très satisfaits» d’après l’enquête Immo-Barometer publiée fin octobre par le cabinet d’expertise Wüest Partner. Du côté des propriétaires interrogés, ce chiffre monte même jusqu’à 75%. Une bonne nouvelle pour le marché immobilier bien que la satisfaction générale des Suisses envers leur logement continue de décroître lentement mais sûrement depuis 2015. Le résultat d’une évolution des besoins de plus en plus marquée et différenciée, notamment chez les jeunes et les aînés. Alors voici ce qu’il faut retenir de cette analyse.

Ça déménage chez les jeunes

Quel est votre degré de satisfaction actuel concernant votre appartement ou votre maison?diaporama
Quel est votre degré de satisfaction actuel concernant votre appartement ou votre maison?

Le groupe d’âge des moins de 35 ans (propriétaires comme locataires) a un taux de satisfaction plus bas en matière de logement que les ménages plus âgés. Ce qui provoque chez eux une forte propension à déménager fréquemment. Ceci s’expliquerait tant par des facteurs propres au lieu, au cadre de vie que par rapport aux taux hypothécaires, aux loyers, à la durabilité et à la consommation d’énergie. Un ensemble de facteurs bien souvent mis en comparaison avec le foyer parental et en rapport avec les possibilités financières (limitées).

De ce fait, selon le sondage, un tiers des jeunes voudrait changer de toit (éventuellement ou le plus rapidement possible). En tenant compte de leur situation actuelle, 60% rechercheraient un logement locatif et 37% pourraient envisager d’acheter une maison. La propriété demeurant vraisemblablement toujours rêvée mais plutôt inaccessible chez les moins de 35 ans.

En proie aux compromis entre qualité et prix, les jeunes suisses seraient d’ailleurs prêts à renoncer à une place de parking privée près de la maison, à un jardin ou à une salle de bain/WC supplémentaire mais pas à un niveau élevé d’aménagement, à une certaine taille d’appartement, un balcon ou une cave. De même, si la vue et la distance par rapport aux bâtiments voisins ne sont pas un souci pour les moins de 35 ans (contrairement aux tranches d’âges suivantes), leur sensibilité à la consommation d’énergie et aux charges est très marquée.

Enfin, en ce qui concerne le cadre de vie du logement, les jeunes vont se montrer satisfaits lorsqu’ils se trouvent à proximité de leurs amis/famille, des écoles, des jardins d’enfants et de leur travail, tandis que les personnes âgées sont plus regardantes quant aux commodités favorisant leur autonomie (transports publics et commerces).

Les seniors veulent de l’adaptabilité

Pour rebondir sur les besoins des seniors (ou personnes de plus de 50 ans), dont le nombre ne fait que croître, la satisfaction du logement s’avère elle aussi importante même si une forte volonté de l’adapter voire de déboucher sur un déménagement reste notable. En effet, près de trois quarts des locataires et plus de deux tiers des propriétaires se disent prêts à changer de lieu de résidence l’âge avançant. Les propriétaires de PPE sont ceux qui montrent le plus de résistance à cette idée. Ici, le fait de devoir entretenir des espaces extérieurs comme les aspects financiers qui en découlent servent parfois d’accélérateurs pour les propriétaires de maisons individuelles qui souhaiteraient déménager.

Toutefois, une ouverture remarquable à de nouveaux concepts de logements permettant l’interaction sociale et le soutien mutuel (tels que le programme «1h par m2» proposé à Genève) démontre une envie de cohabitation entre les différents groupes d’âges, du moins du côté des seniors... Reste à voir si leurs aspirations respectives en matière de logements pourront se croiser pour donner lieu à une offre plus étendue en matière d’habitat intergénérationnel.