Les plus belles fontaines de Fribourg
Si à l’origine ils remplissaient une fonction indispensable pour nos villes, ces points d’eau historiques sont devenus au fil du temps de simples éléments décoratifs. Alors, afin de ne pas les oublier, voici les incontournables à visiter.
Véritables témoins des siècles passés dans la cité de Fribourg, les fontaines sont le reflet de notre longue relation avec l’eau. Autrefois considérées comme le lieu le plus important pour une communauté (pour boire, cuisiner, se laver ou encore faire la vaisselle), la mise en place d’un réseau de distribution d’eau potable a rendu leur utilité secondaire et leur rôle purement esthétique dès la seconde moitié du 19e siècle. Devenues invisibles à nos yeux, leur existence est donc de plus en plus remise en cause par la population qui pointe du doigt le gâchis d’eau qui en découle. En effet, avec un débit de 5 à 6 litres par minute, les 51 fontaines que compte Fribourg consommeraient plus de 147 millions de litres d’eau (ou 147’000 m3) par année. Alors, dans l’éventualité d’une future mise hors service de ces trésors architecturaux, voici une sélection des plus belles fontaines de la ville à voir ou revoir.
Fontaine de la Samaritaine
Située dans la rue du même nom, la fontaine de la Samaritaine occupe l’emplacement d'un pont au Moyen-Âge.D’abord en bois, elle fut rénovée entre 1402 et 1404. Dans sa composition actuelle, cette œuvre de la Renaissance (1550-1551) est à attribuer à l’artiste Hans Gieng. La colonne en pierre de Neuchâtel porte dans sa partie supérieure une frise qui montre la tête barbue de Saint-Nicolas de Flue mais aussi un gnome tenant des outils de tanneurs (puisque le siège de la corporation des tanneurs se trouvait dans le quartier).
Fontaine Jo Siffert
Artiste fribourgeois contemporain, Jean Tinguely a dédié cette œuvre au sou- venir de son ami, le pilote de Formule 1 Jo Siffert. Au centre d’un grand bassin de pierre, cette sculpture est composée de roues, d’éléments métalliques, ainsi que de tuyaux flexibles. Elle est animée par un moteur et gicle de l’eau suivant une chorégraphie adaptée au gré des saisons, selon l’influence du soleil, des nuages ou du gel. Inaugurée en 1984 après avoir été refusée pendant plus de dix ans par les autorités communales, son emplacement sur l’esplanade des Grand-Places fait encore et toujours débat.
Fontaine de Saint-Georges
L’actuelle fontaine, érigée entre 1522 et 1524 sur la place de l’Hôtel de Ville, rem- place un point d’eau qui desservait probablement le château des Zähringen, ce qui expliquerait le choix du thème du Saint Chevalier. Cette sculpture marque la transition entre le gothique et la Renaissance. Plusieurs artisans se sont succédé pour rénover cet ouvrage: un certain maître Jacques «fontainier», le fondeur Jacob Gasser, le sculpteur Hans Geiler, le peintre officiel Hans Boden, le maître maçon Joseph Ducrest et le fondeur Delesève.
Fontaine de Notre-Dame du Rosaire
Dominant le marché aux poissons, cette fontaine s’élève sur la place d’Affry. Son bassin en pierre de Soleure, datant de 1839, maintient les traits du style Louis XVI. Sur la colonne octogonale, on peut remarquer la statue néo-gothique de la Vierge, par François Baud, qui s’inspire d’une statuette en argent conservée dans l’église voisine de Notre-Dame de Rosaire.
Fontaine de Samson
Cette œuvre de la Renaissance (1547), installée au sud-est de la place Notre-Dame, remplace une fontaine érigée en 1428. Le bassin octogonal en pierre du Jura date quant à lui de 1857 et a été restau- ré entre 1957 et 1958. La sculpture représente Samson maîtrisant le lion, un héros biblique symbole de force et de courage.
Fontaine de la Force
Toujours à son emplacement originel, en bas du Court-Chemin, cette fontaine (1549-1550) fait référence à la vertu cardinale Fortitudo. La Force, en armure et casquée, passe son bras droit autour d’une colonne brisée et pose son pied gauche sur le chapiteau renversé.