« Les mouvements d’enseignes permettent de rajeunir l’offre »
Le directeur du Centre Balexert, Ivan Haralambof, revient sur l’année 2024, réjouissante, sur ses objectifs et sur les particularités du plus grand centre commercial de Suisse romande.

Les visiteurs consomment de plus en plus avec leurs émotions et moins avec leur rationalité. Dès lors, que peut proposer Balexert ?
Ivan Haralambof : « De nos jours, pour être performant, un centre commercial doit non seulement bénéficier d’un bon emplacement stratégique avec une vaste zone de chalandise, mais aussi être facilement accessible, moderne et bien entretenu. Il doit aussi offrir un mixte d’enseignes qualitatif avec des loisirs, des divertissements. Et une gamme diversifiée de restauration. »
Balexert a la particularité de disposer d’un grand mail central, est-ce réellement un atout ?
« Le grand mail central, que nous appelons la Grande Place, offre une surface de 1500 m2, dont 280 m2 dédiés aux plus de 40 semaines d’animations annuelles, le tout recouvert par une verrière de 1400 m2, soit une excellente luminosité.
Si le rendement était notre principale priorité, nous ne disposerions pas d’un tel espace et aurions certainement l’obligation de mieux valoriser la Grande Place. Une chose est sûre : Nous nous démarquons très clairement par l’empreinte sociale que nous avons. »
Vous êtes content de la hausse de votre fréquentation (8,722 millions), est-ce que cela reflète aussi l’évolution de votre chiffre d’affaires ?

« Nous avons été affectés par une poussée d’inflation entre septembre 2023 et août 2024. Cependant, depuis septembre 2024, le centre enregistre à nouveau une progression constante, ce qui est de bon augure pour 2025.
En 2024, nous avons eu un recul de 2% du chiffre d’affaires. Cela s’explique par le fait que nous avons eu trois surfaces significatives en travaux. On ne peut éviter qu’une surface soit temporairement vacante. Il faut au moins un à deux mois pour remettre une arcade en conformité avec les normes en vigueur. De plus, une nouvelle enseigne a généralement besoin d’au moins 6 à 8 semaines pour s’installer et s’aménager.
Les places vacantes permettent un renouvellement sain des enseignes. Nous opérons dans un secteur où les tendances de consommation évoluent très rapidement, tandis que nous sommes liés par des baux à durée déterminée. Dès lors, ces mouvements d’enseignes nous permettent de rajeunir notre offre. A titre d’exemple, lorsque Globus avait quitté le centre en 2019, ses 5500 m2 avaient permis de réaliser plus de 17 mouvements et d’accueillir de nouvelles marques. »
Voyez-vous d’un bon œil le développement des commerces de la gare Cornavin alors que vous ne bénéficiez pas des mêmes horaires ?
« Le développement de la Gare Cornavin est bénéfique pour la branche et renforce l’attrait de la ville. Cependant, il a peu d’impact sur notre zone de chalandise et n’entraîne pas de changements significatifs. Concernant les horaires d’ouverture des centres commerciaux, force est de constater qu’il s’agit d’un sujet à débats… C’est un enjeu important pour le secteur du commerce, mais également sensible, sur lequel nous travaillons en collaboration avec Genève Commerces. Il convient de souligner que certains centres en Suisse, tel que le Glattzentrum à Zurich, ont la possibilité d’ouvrir plusieurs dimanches par an (4 en 2024 !), notamment en décembre, lorsque la demande le justifie. «
Pensez-vous pouvoir à nouveau franchir la barre des 400 millions de francs de chiffre d’affaires ?
« Toutes les nouvelles enseignes venues chez nous génèrent davantage de chiffre d’affaires que celles qu’elles ont remplacées. Notre objectif est d’atteindre les 400 millions de chiffre d’affaires et de franchir la barre des 9 millions de visiteurs d’ici 2027. Sauf événement exceptionnel il va de soi… »