Le premier parc habité
Exceptionnelle, la promotion du Parc des Crêts à Troinex (GE) l’est sans conteste. Les 307 lots (appartements et villas) ont très rapidement trouvé preneur via Barnes et Naef. Quelques 1000 personnes sont attendues d’ici fin 2024 sur cette parcelle de 87'000 m2 sur laquelle pousse ce quartier au milieu d’un parc.
C’est en présence de quelque 500 ouvriers que s’est déroulé, mardi 13 septembre à Troinex, le bouquet du plus important chantier que la zone villas genevoise ait connu. Comme l’a très justement rappelé Bruno Mégevand, de la société 3N Investissements, le maître d’ouvrage, «ce soir, nous fêtons un bouquet de chantier exceptionnel, pour un projet qui ne l’est pas moins. Le terrain sur lequel le Parc des Crêts est en train d’être construit se trouve en effet sur la plus grande parcelle qui existe en zone 5 dans le canton de Genève, sur 87'000 m2. Il est probable que ce soit aussi la plus grande de Suisse.»
Riverains consultés
A projet exceptionnel, démarche consultative exceptionnelle. «Nous avons tenu avec les voisins de notre parcelle quatre séances pour leur présenter le projet, auxquelles se sont ajoutées deux présentations publiques à l’ensemble de la population troinésienne, sans oublier des ateliers de travail avec les voisins, a poursuivi Bruno Mégevand. D’innombrables séances ont aussi eu lieu avec les différents services de l’Etat de Genève concernés et avec le magistrat en charge de l’Aménagement, Antonio Hodgers. C’est ce qui a permis à 3N Investissements, entre la date d’acquisition des parcelles (juillet 2014) et le bouquet de chantier (le 13 septembre dernier), de tenir un calendrier lui aussi exceptionnel. En effet, après la mise en place de l’équipe, l’élaboration de l’image directrice, l’intégration des deux parcelles qui n’appartenaient pas au vendeur initial, nous avons pu déposer la demande définitive en décembre 2018 et obtenir un permis de construire en force en janvier 2020, ce qui est extraordinairement court. L’ouverture du chantier date d’août 2020 et nous avons commencé la commercialisation pour la vente des lots un mois après. Or, deux ans plus tard, nous avons achevé la commercialisation. Tous les lots proposés à la vente (267 appartements et 40 villas), sans compter la résidence senior, ont trouvé preneur», a précisé Bruno Mégevand. Celle-ci comprendra 65 appartements de 3 à 5 pièces, gérés par un opérateur qui les offrira à la location. Le choix de l’opérateur et le suivi de l’opération sont effectués par Capvest, co-pilote du développement. Son CEO, Magid Khoury, indique que non seulement l’emplacement et le parc se prêtent à merveille à l’implantation de la résidence avec services pour seniors autonomes, mais que favoriser la mixité est un des axes forts du projet. A titre informatif, le calendrier prévisionnel prévoit une arrivée des habitants étalée entre mars 2023 et septembre 2024.
Changement de paradigme
Avec le Parc des Crêts, un site de 8,7 hectares, il y a eu un «véritable changement de paradigme», comme l’a exprimé Stéphane Pierre Cerutti, à la tête du bureau Cerutti Architectes fondé par son père en 1967. «Nous avons développé ce concept d’habiter dans un parc. Pour y parvenir, nous avons élaboré une charte des espaces paysagers, un parc avec ses propres espaces et fonctionnements, pour ensuite y implanter les différents types de bâtiments tels que des villas contiguës ou mitoyennes, des habitats groupés sous la forme d’îlots et une résidence pour les seniors».
Nous avons développé ce concept d’habiter dans un parc
Rappelons qu’habituellement, les promoteurs et/ou architectes développent des projets de constructions, et seulement ensuite s’occupent des aménagements extérieurs. «En trente ans de métier et en soixante ans pour mon père Joseph, c’est la première fois que nos équipes doivent relever un tel défi, avec autant de corps d’état et de personnes, en même temps sur un même chantier.» En effet, il y a en moyenne 200 ouvriers par jour sur le site. Il n’a pas été simple de déterminer la fin du gros œuvre et le début du second œuvre. Ceci en raison de l’étalement du chantier. «Nous avons d’un côté des entreprises du gros œuvre qui effectuent des travaux spéciaux et du terrassement dans les secteurs Salève et à l’opposé, côté Jura, des entreprises du second œuvre qui effectuent des pré-réceptions en vue de la prochaine remise des premières villas et du premier îlot», a complété Stéphane Pierre Cerutti.
L’écologie au cœur du projet
Ce futur quartier se veut vert et écologique. Il se distinguera grâce au standard THPE (très haute performance énergétique), permettant d’afficher une consommation moindre en électricité et en chauffage. Aucune voiture ne circulera au sein du Parc des Crêts grâce au parking en sous-sol. Des potagers communautaires ont été prévus. On parle de 79% de parc arborisé et végétalisé pour 21% de bâti. Cette vaste parcelle située entre la route de Troinex et le Nant des Marais sera ouverte sur le ruisseau du même nom, Marais. Enfin, 435 arbres de près de 20 essences différentes, actuellement en pépinière à Bernex, seront plantés ces deux prochaines années dans un espace en pleine terre qui va relier le ruisseau des Marais au ruisseau de la Drize.
Ce quartier est le seul à avoir reçu l’étiquette de projet pilote pour la biodiversité et la certification SEED, un engagement fort qui touche de nombreux aspects du projet dont les aménagements pour la petite faune, l’entretien du parc ou encore le type d’éclairage. Ecologie rimant aussi avec qualité de vie, des locaux sont prévus pour les activités des résidents. Une association de quartier proposera diverses activités le moment venu en vue de dynamiser la qualité du vivre ensemble.
L’historique de cette parcelle
La parcelle en question a appartenu à la famille Duvernay depuis au moins 1939. Elle a été exploitée par Alfred Duvernay, puis par son fils Patrick. Avant d’être classée en zone villas, puis d’être vendue en 2014 à 3N Investissements pour environ 85 millions de francs. Cette même famille Duvernay possédait aussi dès 1942 de vastes terrains (20 hectares) juste un peu plus bas, le long de la route de Drize où elle exploitait un domaine agricole et viticole. Au fil des années, l’évolution démographique a conduit l’Etat de Genève et la Ville de Carouge à s’intéresser à ce périmètre où se sont construits le collège de Staël, l’entrée du tunnel de Carouge, le cycle d’orientation de Drize, l’école primaire de la Vigne Rouge, puis un ensemble de 164 logements en 2011.
Le chantier en sept chiffres
500 ouvriers se seront succédé à ce jour
33 km de canalisations enterrées
5000 pièces différentes de façades préfabriquées
1700 portes intérieures
2000 fenêtres posées
55'000 m3 de béton ont été utilisés
435 arbres de près de 20 essences différentes, actuellement en pépinière, seront plantés