La transformation de l'ancienne caserne de La Poya
Que deviendra l’ancienne caserne militaire de la Poya à Fribourg? Le cahier des charges devrait être connu en 2025. L’idée est d’y développer un quartier durable et mixte, tout en favorisant le réemploi.
Jusqu’au 15e siècle, la région où les bâtiments de la caserne ont vu le jour progressivement n’était qu’un lieu de passage. Il faudra attendre la période 1942-1951 pour que la caserne principale et le pavillon des officiers voient le jour. En 1958, la caserne secondaire est achevée à son tour. Puis, en 1970, c’est au tour de la halle polyvalente. Enfin, en 1984, une rénovation a lieu et finalement, en 1991, un ultime agrandissement. Rappelons que le site de La Poya se situe entre le pôle sportif (patinoire, stade, halle omnisport et future piscine) et la Vieille-ville. Un peu plus au nord se trouve le plateau d’Agy où il est prévu de voir environ 104'000 m2 de nouvelles surfaces se construire (majoritairement des logements, mais aussi des surfaces d’activités et 12'000 m2 de commerces). Et, légèrement à l’ouest de La Poya, ce sera aussi le quartier Torry où 160'000 m2 de logements et 40'000 m2 d’activités sont attendus.
Situation remarquable
Il ressort de cette analyse menée par Jérôme Mendes de Leon, responsable du développement du site de La Poya au sein du Service des Bâtiments de l’Etat de Fribourg, que l’ancienne caserne bénéficie d’une situation remarquable. En effet, non seulement, il n’y a qu’un seul propriétaire (l’Etat de Fribourg), mais aussi des surfaces très importantes à disposition (on parle d’un site de 45’000 m2, dont 17’000 m2 sont actuellement bâtis, et sans parler du parc de La Poya au nord-est d’une surface de 5,6 hectares). Sans oublier l’accessibilité idéale de ce site, puisqu’il bénéficie à la fois d’accès à la route, au rail et aux réseaux de mobilité douce. Outre les deux casernes, La Poya ce sont encore un Foyer du soldat, un pavillon des officiers et une maison d’habitation de trois niveaux, mais aussi un bâtiment contemporain pour le commandement, une halle à usage multiple et une centrale logistique.
Deux phases
L’Etat a prévu d’avancer par étapes. Parallèlement à la phase transitoire durant laquelle une programmation a été activée (voir ci-dessous), il y a la phase pérenne qui comprend six étapes entre 2024 et 2033, date de l’entrée en service de la 1ère étape. Le canton est propriétaire, mais la Ville de Fribourg est responsable de l’aménagement. Pour que le site s’insère au mieux dans son environnement urbain, le canton et la Ville travaillent en étroite collaboration. Des réflexions seront menées pour intégrer d’autres acteurs. Pendant la phase transitoire (qui s’étend jusqu’en 2029 environ), il y aura diverses activités sur le site de La Poya: de l’art, du culturel, du divertissement, de l’économie circulaire, un foyer d’hébergement cantonal, un hébergement urbain, un musée, un projet associatif d’intérêt collectif et de la restauration légère. Pour ce faire, des discussions sont menées avec des agences d’architectes et d’ingénieurs, des associations à but non lucratif, des ateliers d’artistes, un bureau informatique, un club de danse, un centre de formation sportif ou encore une école d’arts martiaux. La phase pérenne a débuté en juin 2023. Cela a commencé par le lancement d’une étude économique, puis en 2024, par des échanges entre l’Etat et la Ville de Fribourg, par des ateliers participatifs et un atelier d’experts. Ce travail doit déboucher sur l’établissement d’un cahier des charges durant le premier semestre 2025.
Les objectifs
Comme l’a indiqué Jérôme Mendes de Leon lors d’une conférence donnée pour les membres de l’Association Horizon Léman, les objectifs de l’Etat de Fribourg sont les suivants: développer un quartier durable (SNBS), obtenir une mixité (logements et activités), permettre une certaine densification, favoriser le réemploi (bâtiments et matériaux), créer un espace vert à l’échelle du quartier, garantir une centralité de quartier ouverte, permettre une perméabilité et une connexion avec le contexte, et, enfin, promouvoir une mobilité douce en surface.
«Nos défis pour 2025 sont de rendre vivante cette friche, d’accroître la notoriété de ce quartier, de créer un exemple de site en transition, de prospecter le marché immobilier, de susciter l’intérêt et l’adhésion de la population, de préserver le patrimoine fribourgeois, de consolider le cahier des charges et, enfin, d’initier la procédure publique», résume le responsable de développement.