La plus vieille maison de Saint-Maurice
Construit dès la fin du XVe siècle, le Château de Saint-Maurice a, tour à tour, servi de siège de gouverneur, de poste de garde ou encore de douane, avant de devenir un lieu culturel.
Amorcée à la fin du XVe siècle, entre 1476 et 1482, la construction du Château de Saint-Maurice à l’entrée du Valais s’est effectuée en plusieurs étapes. Classé comme bien culturel d’importance nationale, le château n’a tout d’abord été qu’une tour, avec des portes, puis une enceinte crénelée ainsi que des tours de garde. Il s’ensuivit la construction du corps principal du bâtiment et, au début du XVIe siècle, d’un grand mur de soutènement auquel on adjoignît une nouvelle tour avec une grande porte ogivale. Le Château fut progressivement associé à l’usage de siège du gouverneur ainsi que de poste de garde, de passage et de péage. Sauf qu’en 1693, un incendie détruisit toute la ville de Saint-Maurice. C’est dans la vieille tour où l’on entreposait de la poudre que les dégâts furent les plus importants. Il fut entièrement reconstruit pour incarner le lieu de pouvoir de la région.
Entre douane, orphelinat et prison
Au cours des XVIIIe e t XIXe siècles, le Château fut principalement dédié à des usages militaires et douaniers avant de devenir, de 1876 à 1890, un asile pour vieillards et un orphelinat pour garçons. Afin d’y loger plus aisément une garnison, on complète au XVIIIe siècle le dispositif en construisant dans la cour nord un nouveau bâtiment couvert d’un toit en appentis. Par la suite, le château va se transformer en école militaire et, jusqu’en 1935, il servira de prison préventive ainsi que de cantonnement des troupes. Il fut enfin à nouveau dédié à la police et la gendarmerie. Une réfection générale extérieure s’amorce en 1962, avant la réalisation entre 1969 et 1972 d’une lourde réfection intérieure. Les appartements créés dans les salles furent démolis et nombre d’éléments, tels que des salles de réception, des portes et plafonds furent entièrement reconstitués. L’une des deux salles principales de réception est aujourd’hui décorée de tous les blasons des Présidents du Conseil d’État valaisan (de 1815 à nos jours) et la deuxième salle, entièrement boisée, accueille les hôtes de marque de l’État.
Un musée cantonal militaire
Parallèlement aux travaux de réfection des années 1970, le Château s’est mué progressivement en Musée militaire cantonal valaisan. L’exposition d’uniformes des milices cantonales et fédérales de 1815, de maquettes et d’authentiques pièces d’infanterie s’installe jusqu’à former un véritable musée. D’impressionnants éléments d’artillerie lourde, aujourd’hui enlevés, sont déposés sur ses extérieurs. Mais faute d’une fréquentation et de moyens suffisants ses collections sont rapatriées à Sion en 2003.
Un écrin pour des expositions de dessin
Suite à la défection du musée militaire, une Fondation instituée et financée par l’État du Valais, la Commune et la Bourgeoise de Saint-Maurice se crée en 2004. Elle se donne pour but de relancer l’attractivité du Château en renouvelant son offre culturelle. Carte blanche est alors donnée à Jean-Pierre Coutaz, artiste et professeur de dessin au collège de Saint-Maurice, afin qu’il programme chaque année une exposition originale autour des arts plastiques. Bien inspiré, Jean-Pierre Coutaz débute son activité, dans un musée militaire à peine désaffecté, avec un hommage sur mesure au célèbre dessinateur de presse Mix & Remix, lui-même originaire de Saint-Maurice. Le succès est au rendez-vous avec 5’500 visiteurs en six mois.
Fort de son succès, Jean-Pierre Coutaz poursuit sa programmation. Il institue une ligne directrice liée à des accrochages principalement dédiés au dessin, au dessin de presse et à la bande dessinée. Il assoit progressivement et sûrement le Château comme un lieu de référence dans le domaine du dessin. Parvenu à l’âge de la retraite, Jean-Pierre Coutaz a transmis, le 31 décembre 2014, la direction du Château à Philippe Duvanel. Ce dernier, ancien directeur de BDFIL, le festival de bande dessinée de Lausanne, et directeur artistique de Delémont’BD, a permis de confirmer la vocation du lieu et d’accroître sa fréquentation, comme de célébrer, en 2018, son 100’000e visiteur.
Les principales expositions
- 2005 : Mix & Remix
- 2007 : Samivel
- 2013 : Mordillo (15’000 visiteurs)
- 2016 : Le Marsupilami (10’000)
- 2018 : Petzi (22’730)
- 2023 : Les Schtroumpfs (38’000)
- 2024 : Zep au Château de Saint-Maurice (jusqu’au 17 novembre 2024)