Education

L'école Moser en quête de révolution

Implantée à Nyon depuis 1986, l’école quittera ses locaux du centre-ville pour la verdure de Signy-Park, à la jonction autoroutière nyonnaise. Elle pourra ainsi accueillir les enfants dès la première primaire.

Après avoir passé des années au centre-ville de Nyon, l’Ecole Moser s’offre un nouveau complexe près des champs.
Après avoir passé des années au centre-ville de Nyon, l’Ecole Moser s’offre un nouveau complexe près des champs.
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Il se murmurait qu’une grande école internationale, avec internat, s’implanterait-là, à Signy Park, à la jonction autoroutière nord de Nyon. C’est finalement l’école Moser, fondée à Genève en 1961 et présente à Nyon depuis 1986, qui s’y installera pour la rentrée des classes 2024. Aubin Chaland, responsable du développement chez Nemaco, entreprise propriétaire des 75’000 m2 de parcelles constructibles à cheval sur les communes de Signy et Grens, explique ce choix: «Nous sommes conscients que certaines grandes écoles internationales se fixent des objectifs de rentabilité, impliquant un nombre minimum d’élèves, trop ambitieux. Avec l’école Moser, implantée depuis des décennies et au bénéfice d’une très bonne réputation, nous sommes en pleine confiance.»

C’est qu’un précédent fait désormais cas d’école: ouverte à Etoy (VD) en 2013, la GEMS World Academy, qui ambitionnait d’accueillir 900 élèves et qui n’en avait réellement que 340 en 2019, devait fermer ses portes cette même année 2019. Pas question, donc, de prendre un tel risque. «Le marché est à l’équilibre et cela ne laisse pas beaucoup de possibilités pour un nouvel établissement de s’établir» détaille Baptiste Müller, secrétaire général de l’Association vaudoise des écoles privées (AVDEP). Qui ajoute: «GEMS, qui ne faisait pas partie de notre association, avait des ambitions élevées, comme les infrastructures le montraient. La situation géographique n’était cependant pas idéale. Cela n’explique pas leur mésaventure, mais ça y a certainement contribué.»

En nature

«L’école Moser intégrera un bâtiment de 7’500 m2 dans un parc végétalisé. Leur activité animera tout le quartier» rajoute Aubin Chaland. Car, de fait, c’est bien la situation de la parcelle de Signy Park qui a décidé l’école Moser à quitter ses locaux du centre-ville de Nyon. «Nous sommes clairement à l’étroit ici dans le centre commercial de La Combe, explique Alain Moser, directeur de l’école. D’abord parce que nos effectifs augmentent, mais surtout parce que nous sommes au centre-ville de Nyon et qu’il nous y manque des infrastructures pour développer le sport, les arts, la science. A Signy Park, nous aurons des champs et de la forêt à proximité et pourrons y établir un campus à la hauteur de notre projet pédagogique. Nous serons en nature et proposerons une offre totale.»

Alain Moser, directeur de l’école du même nom.diaporama
Alain Moser, directeur de l’école du même nom.

Totale? Oui car, jusque-là, l’école Moser enclassait des enfants de la 5P (7 ans) à la maturité fédérale et au Bac international. En août 2024, à l’heure de la rentrée des classes à Signy Park, l’école accueillera des élèves dès la 1P (dès 4 ans). Ainsi, des 400 élèves actuels, l’école passera à terme à environ 600.

Globalement donc, hormis l’épisode GEMS, les écoles privées se portent bien, comme le confirme Baptiste Müller: «Les informations qui nous proviennent de nos membres sont globalement positives». D’autant que la crise sanitaire conséquente au Covid-19 a rehaussé la réputation des instituts privés: «La pandémie a montré qu’un lien fort existait entre les directions d’écoles privées et les parents d’élèves.» Alain Moser ne dit pas autre chose: «Je peux affirmer que chez nous la pandémie a été bien gérée. Aujourd’hui, les demandes de parents pour inscrire leur enfant n’ont jamais été aussi importantes.»

Une maturité cantonale ?
L’école Moser propose à ses élèves la maturité fédérale ainsi que le Bac international. Mais pas encore de maturité cantonale vaudoise. «Nous sommes en négociations avec le Canton. Pour nous, c’est assurément une anomalie» assure Alain Moser. Conséquence de cette décision toute politique visant à préserver les écoles publiques, une inégalité de traitement, selon Baptiste Muller: «Les élèves des écoles privées doivent passer leur examen dans des lieux centralisés, en dehors de nos structures et sans bénéficier des notes de l’année. Ce ne sont pas des bonnes conditions.»

« Un bâtiment par an »
Propriétaire des parcelles du Signy Park, qu’elle développe, Nemaco construira pour l’école Moser son troisième bâtiment (7500 m2), après celui conçu pour l’entreprise de biotech Cytiva (8000 m2) et un bâtiment à construire prochainement de 2700 m2, qui fera office de «porte d’entrée» du site. Il restera alors à Nemaco la possibilité de construire 30’000 m2 de surface de plancher supplémentaire, le tout pour 2030, à un rythme prévu «d’un bâtiment par année», selon le responsable du développement Aubin Chaland.