En dix ans, la Petite Prairie est devenue grande
Au nord de la ville, 135 appartements viennent compléter un quartier dont les premières constructions datent de 2015. Dans quelques semaines, le total de ses habitants se montera à plus de 2500 personnes.
Un Nyonnais parti travailler dix ans à l’étranger ne s’y retrouverait pas: là où il n’y a pas si longtemps se trouvaient des champs et un petit squat’, se dresse aujourd’hui un immense quartier où se mêlent logements, commerces, écoles, restaurants et même un hôtel. Les 500 premiers habitants y sont arrivés en 2015 et, dans quelques semaines, à la faveur de trois nouveaux bâtiments, ce sont 400 nouvelles âmes qui vont s’y installer.
Cette dernière partie, propriété d’Avadis Fondation d’Investissement, principal maître d’ouvrage, est quasiment terminée. Le 1er novembre, 24 appartements ont été remis à des locataires. En février prochain, les 111 autres logements seront à disposition. Et tout est déjà loué. «C’est un très gros succès puisque nous avons entamé la location en août dernier seulement. L’offre a été très vite absorbée par le marché», détaille Maxime Pommaz, directeur associé de «move im», entreprise chargée de la commercialisation de ces biens.
Classe moyenne
Des appartements pour la classe moyenne, serait-on tenté de dire à la vue de leur configuration et des montants articulés. En effet, la gamme s’étend du studio au 3 pièces, pour des loyers mensuels allant de 1200 francs à 2500 francs. La construction, elle, avait débuté en 2022. «Ce succès s’explique évidemment par la forte demande du marché, notamment pour des biens abordables pour les étudiants, célibataires et jeunes familles. Les constructeurs ont également choisi de ne pas lésiner sur les finitions des appartements, ce qui a convaincu les visiteurs de déposer leur dossier», poursuit Maxime Pommaz. Un autre atout: si les constructions ont pris la place des champs, il reste encore beau- coup de nature à proximité. De quoi s’évader de la cité en quelques foulées.
Les autres avantages de s’installer dans cette Petite Prairie sont plus connus: l’autoroute se situe à quelques centaines de mètres (sans en avoir les nuisances), la gare se trouve à 5 minutes et Nyon est assurément reconnue comme une ville offrant de nombreuses infrastructures publiques pour les amateurs de sport et de culture, notamment. Sans oublier, bien sûr, le grand nombre d’entreprises installées à Nyon et dans la région proche. D’ailleurs, chez «move im», on constate une forte demande de ressortissants français travaillant sur le bassin lémanique, entre Genève et Lausanne. Et qui ont choisi d’en finir avec le «statut» souvent avantageux de frontalier? La question reste ouverte.
Avec cette Petite Prairie, c’est le dernier gros chantier de ces dernières années qui se termine à Nyon. Jusqu’au prochain. Et le prochain sera encore la Petite Prairie. En effet, à l’horizon 2027, le Conseil communal de Nyon aura à valider le Plan d’affectation des dernières parcelles, en mains privées, qui constituent cette vaste zone d’habitations. Si tout va bien, les quelque 300 nouveaux appartements prévus, poussant le chiffre total des habitants du quartier à 3000, pourraient voir le jour en 2030.
La poussée au Nord
Pendant des siècles, Nyon se trouvait... à Nyon, à savoir un grand village articulé entre le bord du lac et le quartier romain puis médiéval, lui-même entourant le château historique. Il y eut ensuite l’arrivée du chemin de fer en 1848. À cette époque, petit à petit, les industries se sont déplacées des rives vers la gare quand il s’est agi de transporter les marchandises par train et non plus par bateau. En 1964, l’avènement de l’autoroute A1 a ouvert la conquête du nord. Depuis cette époque, la ville s’étend en direction de l’autoroute, où logements et industries se sont implantés. Aujourd’hui, deux-tiers des 25’000 habitants vivent au nord de la voie CFF.