Portrait d'un enseignant de l'IEI

De Hong Kong à Plan-les-Ouates

Pierre Jacquot donne le cours sur les fonds de placements immobiliers et l’immobilier indirect au sein de l’Institut d’Etudes Immobilières. Cet ingénieur civil a démarré sa carrière chez Bouygues Construction.

Pierre Jacquot
Pierre Jacquot - Copyright (c) Igor Laski
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« Mon père travaillait dans la construction. Je voulais faire la même chose», nous confie Pierre Jacquot, ancien président du SVIIT Romandie et enseignant au sein de l’Institut d’Etudes Immobilières (IEI) depuis septembre 2011. Né à Rouen en 1971, il décroche en 1994 son diplôme d’ingénieur civil à l’ESTP (Grande école d’ingénieurs de la construction) en Ile-de-France.

En poste à Hong Kong

«J’avais alors trois objectifs : travailler à l’étranger, œuvrer sur des grands projets, me marier». Pierre Jacquot va tous les réaliser en 1994. En effet, son premier poste est à Hong Kong pour une filiale de Bouygues, soit juste avant sa rétrocession à la Chine. Il œuvre sur un énorme mandat décroché par le géant français: relier l’île à la Chine avec toute une série de viaducs et de tunnels. «Je suis rentré en France fin 1994 pour notre mariage, avant de repartir pour l’Afrique du Sud à Johannesburg, quatre ans après la fin de l’apartheid, à nouveau pour une filiale de Bouygues».

«Sur place, plusieurs de nos amis étaient Suisses. Au bout de quatre ans, nous avions envie de rentrer en Europe. Par chance, Bouygues cherchait quelqu’un pour une entreprise de gros-œuvre à Meyrin, Bariatti. J’y suis arrivé en 1999 en tant que technicien de chantier». Entre-temps, il était devenu papa de deux garçons.

Devenu directeur

Dès 2000, Bariatti reprend la raison sociale de Losinger. Il devient responsable du chantier de construction du siège de ST Microelectronics à Plan-les-Ouates (GE). «J’appréciais beaucoup de suivre les chantiers sur le terrain, mais Losinger m’a convaincu d’avoir un rôle commercial et de générer de nouvelles affaires. Mon premier client sera HSBC, à la suite d’un appel d’offres passé en anglais».

Ce chantier important lui a permis de prendre la tête de l’agence genevoise de Losinger (environ 120 personnes). Arrivé au bout d’un cycle de douze années, il décide de pouvoir voler de ses propres ailes. Croisant Charles Spierer, Jean Golinelli et Alain Fernandez chez CBRE PI Performance, il les rejoint pour créer en 2007 Orox Capital, dont le principal client est la Banque Privée Edmond de Rothschild. Orox sera rebaptisée Edmond de Rothschild REIM (Real Estate Investment Management) dès 2020 au fur et à me- sure de l’approfondissement de la collaboration avec le groupe bancaire. «Des investisseurs nous confient du capital, avec lequel nous achetons des immeubles. Charge à nous de les gérer et de rendre des comptes aux investisseurs sur les per- formances obtenues», observe celui qui est co-CEO de la nouvelle structure qui emploie 35 personnes en Suisse et gère 4 milliards de francs d’actifs immobiliers.

Métier pluridisciplinaire

C’est en 2011 qu’il commence à enseigner à l’IEI. «Mon métier est pluridisciplinaire entre la finance et l’immobilier. J’essaie de donner un socle de connaissances permettant aux acteurs du milieu immobilier de mieux appréhender le monde des fonds de placement», résume Pierre Jacquot.

Comme il le dit: «L’immobilier indirect consiste à rendre liquide un placement qui ne l’est pas». Son cours de 8 heures est étalé sur un petit trimestre. «Le segment de l’immobilier indirect s’est énormément développé ces dernières années, notamment grâce à la période des taux d’intérêts négatifs». Pierre Jacquot apprécie beaucoup les échanges qu’il a au sein de l’IEI. «D’une part, l’enseignement permet de donner un angle complètement différent. D’autre part, c’est l’opportunité de rencontrer les nouvelles générations. L’enseignement n’est qu’une transmission de savoir».