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Comment construire ou rénover un parking

La Fondation des Parkings (GE) vient de publier un riche ouvrage qui donne la recette complète pour parvenir à construire ou à rénover un parking classique, ou même une vélostation. Notre synthèse.

Le parking Saint-Antoine, dans la Vieille-Ville, exemple de parking à stationnement en épi
Le parking Saint-Antoine, dans la Vieille-Ville, exemple de parking à stationnement en épi - Copyright (c) Fondation des parkings
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Voici 55 ans déjà que la Fondation des Parkings voyait le jour au bout du lac Léman. Cet établissement autonome de droit public cantonal est devenu le principal opérateur de parkings du pays puisqu’il gère 250 parkings et vélostations totalisant 42’000 places pour voitures, motos et vélos.

Étant donné que ses principaux domaines d’activités sont la construction, la rénovation et l’exploitation de parkings P+R, habitants et visiteurs, il a toute la légitimité nécessaire pour éditer ce que l’on peut désormais considérer comme «la bible» de tout exploitant (futur ou existant) d’un parking.

Une bible de 200 pages

Ce document de 200 pages richement documenté a été élaboré par les ingénieurs et techniciens de la Fondation. « Ce recueil d’expériences pourra intéresser les maîtres d’ouvrage ou assistants à maîtrise d’ouvrage amenés à construire ou rénover un parking, les exploitants de parkings susceptibles d’y trouver des idées intéressantes, de même que les bureaux d’ingénieurs ou d’architectes mandatés pour construire ou rénover un parking».

Certes, les auteurs précisent qu’il est possible que certains retours d’expérience ne puissent être transposés dans d’autres cantons ou d’autres pays.

Document exclusif

Ce document traite des règlements et normes applicables, des quatre différents types de parkings, des différents types de structures d’un parking (béton, acier ou bois), de la géométrie d’un parking (sur près de 60 pages!), des équipements de gestion d’accès, de surveillance et informatiques, de la sécurité incendie, de la signalisation ou encore de diverses recommandations spécifiques aux vélostations.

«Dès le démarrage d’un projet de construction/rénovation de parking, une attention particulière doit être portée aux points suivants: choix de l’emplacement, accès, type de clientèle, évaluation du nombre total de places par type de véhicule», indique ce document.

Quelques chiffres sont indiqués. Ainsi, on apprend qu’un parking en surface est peu coûteux à la construction (hors frais d’acquisition de la parcelle): CHF 5000.- à 10’000.-/place). Un parking en élévation sera quant à lui moyennement coûteux à la construction (hors frais d’acquisition de la parcelle): CHF 35’000.- à 45’000.-/place. Le plus onéreux est logiquement le plus enterré: CHF 60'000.- à 70'000.-/place.

Succès du béton armé

Le P+R Etoile - Carouge (GE), exemple d'un parking en élévationdiaporama
Le P+R Etoile - Carouge (GE), exemple d'un parking en élévation

L’immense majorité des parkings réalisés en Suisse est en béton armé. Ce qui n’est pas surprenant vu que ce type de structure a une longue durée de vie (supérieure à 50 ans), que sa résistance au feu est importante en cas d’incendie ou encore qu’il permet d’incorporer différents éléments techniques dans les dalles. Cependant, comme la fabrication de ciment classique est une grosse émettrice de CO2, son empreinte écologique est importante. Par ailleurs, le béton doit être protégé contre la carbonatation et la corrosion liée aux chlorures. Ainsi, actuellement, la commune de Crans-Montana a racheté pour 1 franc symbolique le parking du Signal ouvert en 1986 et doté de 426 places. Mais, comme l’a relaté le quotidien Le Nouvelliste: «Au fil des décennies, les infiltrations d’eau mélangée au sel de déverglaçage ont petit à petit grignoté l’armature de ses dalles, allant jusqu’à créer un risque d’effondrement.

Voilà deux ans qu’aucun véhicule n’est autorisé à y stationner. Les travaux d’assainissement battent leur plein.» Bref, un crédit de 10 millions de francs a été prévu pour procéder à ce chantier qui verra le nombre de places passer à 286.

Voilà pourquoi la publication d’un tel ouvrage par la Fondation des Parkings est cohérente. «Avant les années 2000, les barres d’armature étaient faiblement en- robées dans le béton (...), et donc rapidement soumises aux attaques chimiques (carbonatation et chlorures). Ce n’est qu’à partir des années 2000 que les normes ont exigé un enrobage moyen des fers de l’ordre de 30 mm.» Après avoir dû rénover plusieurs anciens parkings, la Fondation des Parkings adjoint une résine à l’ensemble de ses ouvrages permettant, en plus de la finition esthétique, de protéger les surfaces horizontales des structures.

Comme le relève le document de la Fondation, très peu de parkings en Europe sont réalisés en ossature bois. Sans doute parce que les coûts d’entretien sont plus élevés que ceux d’une structure béton, que ce matériau offre une plus faible résistance en cas d’incendie et qu’il est le plus cher du marché.

Favoriser les ouvrages en élévation

Dans la partie consacrée aux impacts environnementaux d’une construction, il est relevé que lorsque cela est possible, la Fondation privilégie la réalisation de parkings en élévation. «Cette démarche est plus économique, plus écologique et plus réversible qu’un parking souterrain». Revenant sur le choix des matériaux, cet excellent rapport mentionne le fait que les structures mixtes bois-béton sont, dans de nombreux cas, la solution la moins émettrice de gaz à effet de serre mais leur utilisation implique: un surcoût d’environ 25% pour le constructeur; des épaisseurs de dalle plus importantes; l’utilisation de grandes quantités de colle entre les différentes lames de bois; le recours à un bois d’origine locale».

Les personnes intéressées peuvent contacter la Fondation des Parkings: admin@fondation-parkings.ch