Candidate à la Cour des comptes
A la fois avocate, administratrice, entrepreneure et co-directrice des programmes de l’Institut d’Etudes Immobilières, Arev Salamolard se présente aux élections genevoises du 22 septembre pour la Cour des comptes. Portrait d’une candidate atypique.
D’origine arménienne, Arev Salamolard est arrivée en Suisse, en l’occurrence au Grand-Saconnex (GE) à l’âge de 5 ans avec ses parents. Arev Salamolard s’est tout de suite sentie à l’aise. Quand elle était en 5e primaire, une équipe de Médecins du Monde était venue dans sa classe présenter un projet de voyage autour de la Convention des droits de l’enfant qui venait d’être adoptée par l’ONU. L’idée était d’aller sur l’île de Gorée au Sénégal, qui fut l’un des plus grands centres de commerce d’esclaves, avec une cinquantaine d’enfants, venant du monde entier, pour y travailler sur cette Convention et faire une grande campagne de communication afin d’inciter un maximum de pays à la ratifier. Très motivée, Arev parvient à faire partie du voyage en 1989, alors qu’elle n’a que 11 ans. C’est lors de cette aventure qu’elle décide qu’elle veut devenir avocate.
Entrepreneure à 28 ans
Son vœu sera exaucé, cependant Arev se rend compte que la profession d’avocat permet difficilement d’agir préventivement. Dès lors, elle décroche en parallèle un diplôme de conseiller financier. «Je souhaitais amener de la sérénité aux gens qui se lancent dans des projets professionnels et personnels».
Elle co-fonde Willow Services, qui vise à prodiguer du conseil global à monsieur et madame Tout-le-monde. La start-up est sélectionnée par Genilem pour son approche innovante. «Ce qui m’a beaucoup nourri durant mon activité entrepreneuriale, c’est la satisfaction et la gratitude des clients». Devenue mère de deux filles, elle a décidé de mettre sa vie d’entrepreneure entre parenthèses pendant trois ans. «Cela a été une décision risquée car il n’est pas évident de rebondir ensuite.» C’est à ce moment-là qu’elle a effectué son master à l’IEI en 2015. «J’ai adoré». Au même moment, mandatée par ses sœurs et ses parents, elle dirige le projet familial consistant à créer quatre logements à Pregny-Chambésy. «J’ai également suivi le cursus de l’IEI pour bien cadrer ce projet que j’ai piloté». Une fois celui-ci achevé, elle rejoint tout d’abord la Fondation pour les terrains industriels en tant que cheffe de projet, dépendant directement d’Yves Cretegny.
Administratrice au sein de fondations
Après le départ de ce dernier, elle décide de voler de ses propres ailes en prenant des mandats d’administratrice et de consultante. Elle siège alors déjà au sein du conseil de la Fondation immobilière de droit public Emma Kammacher. «Nous devons être aussi efficace dans le public que dans le privé. C’est ce qui me motive pour la Cour des comptes». Relevons qu’elle est également membre du conseil de la Fondation Terra et Casa.
Vivant depuis cinq ans à Pregny-Chambésy, elle a souhaité s’y impliquer, d’où le lancement d’une section du parti Vert’libéral en novembre 2023. Recevant un appel à candidature pour la Cour des comptes, elle se décide et est choisie comme candidate au poste de magistrate suppléante, aux côtés de Mark Brendow, lors de l’assemblée générale du parti. «Contrairement aux postes de magistrats titulaires, ceux de suppléants ne nécessitent pas de tout arrêter à côté. En effet, cela représente environ 20 à 25% de temps de travail». Son élection est un pari auquel elle croit et y consacre toute son énergie et sa force de conviction, même si elle sait qu’une liste commune réunit le PLR, les Socialistes, le Centre et les Verts avec six candidats pour six postes. A suivre.