Portrait d’un alumni de l’IEI

«C'est un stage d'été qui a été le déclic pour moi»

Etienne Nagy, désormais administrateur délégué opérationnel de Naef Immobilier, revient sur son parcours original. Il a trouvé sa voie lors d’un stage d'été.

Etienne Nagy, administrateur délégué opérationnel de Naef Immobilier
Etienne Nagy, administrateur délégué opérationnel de Naef Immobilier - Copyright (c) DR
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L’homme est intelligent. Mais sa facilité et son excellente mémoire ont failli lui jouer des tours. Avant de gravir tous les échelons au sein du Groupe Naef, il a failli ne pas parvenir à décrocher ni une maturité, ni un bac. Ce Genevois qui a grandi tout d’abord à Meyrin, puis à Vésenaz, avait rejoint l’Institut Florimont, sauf qu’il priviégiait ses activités sportives en pensant alors qu’il ferait carrière sans études académiques et a d’abord échoué à ses examens de maturité. Peu motivé et pas assez investi, il a renoncé à se représenter aux examens.

Expérience bancaire

Le jeune homme annonce alors à son père architecte qu’il veut travailler. Il se trouve une place au service des coupons d’une grande banque. Mais, au bout de quatre mois d’un travail très répétitif, il comprend enfin l’intérêt d’étudier et se présente en candidat libre au bac en juin 1987. Un sacré pari qu’il va relever avec brio. «Cela m’a finalement donné le goût des études et le goût de l’effort», nous confie-t-il. Il s’inscrit ensuite à l’Université de Genève où il opte pour les sciences économiques. «Une fois en 2e année, alors que je n’avais pas une vision très précise de mon avenir, j’ai postulé pour un stage chez Naef après une longue conversation avec Olivier Dumur». Il démarre durant l’été 1989 et connaîtra ainsi la fin de la bulle spéculative. «Cela a déclenché mon plus vif intérêt pour ce marché, très médiatisé, politisé qui m'a ouvert les yeux sur la vie politique, économique et civique de Genève et sa région».

Dauphin d’Alain Peyrot

Lors de ce premier stage, il évolue à la promotion immobilière. «Nous recevions des propositions d’achats de terrain. J’ai mis en place une sorte de fichier Excel pour mieux sélectionner les offres». Juste avant l’été 1990, Naef lui propose de revenir pour remplacer temporairement Antoine Gabella aux promotions. Il accepte et ne retournera sur les bancs de l’Uni qu’en janvier 1991 pour y passer sa licence.

Avec l’accord d’Olivier Dumur et Alain Peyrot, Etienne Nagy va ensuite suivre la formation de l’Institut d’Etudes Immobilières (IEI) sur une année, un cursus qui l’occupe à mi-temps. «Cela a été une magnifique transition entre la vie étudiante et la vie professionnelle. La formation y est d’excellente qualité». Il va beaucoup y apprécier la variété des disciplines qui ouvre l’horizon sur la totalité des métiers de l’immobilier. «Avec Thierry de Haan, Anne Grossman et Nicolas Grange notamment, nous avons ensuite constitué l’Association des Diplômés de l’IEI (ADIEI) pour faire la promotion de l’IEI.»

Fibre entrepreneuriale

Chez Naef, Etienne Nagy est rapidement devenu un proche d’Alain Peyrot, lequel lui a confié la mise en place d’une comptabilité analytique, ainsi que de nombreuses missions transversales. Il va reprendre la tête de Sogefonds et de son fonds Réalité. Puis il se voit confier la responsabilité des ventes et entre au conseil de direction. Alors qu’il suit à l’EPFL une formation pour décrocher un master en expertise immobilière, il crée la société Acanthe chez Naef. «Il fallait professionnaliser le métier des expertises». Alors que Réalité finit par être liquidée, Etienne Nagy va avoir l’idée de lancer la fondation Lithos en 2000, dont les parts ne peuvent être acquises que par les institutions de prévoyance. «Nous avons eu la chance de constituer un très joli portefeuille, notamment en rachetant des immeubles à la Fondation de valorisation de la BCGE.» Celui qui est devenu progressivement un vrai entrepreneur a été nommé directeur général en juin 2006, succédant à son mentor Alain Peyrot. Un poste qu’il vient de céder cet été, à l’âge de 57 ans, pour assumer de nouvelles fonctions, tout en continuant de superviser les activités de construction, d’évaluation et de promotion à travers les filiales du groupe.