Investir dans un fonds de placement immobilier
À défaut de posséder suffisamment d’argent pour acheter une maison, un appartement ou une villa, tout citoyen qui le peut aurait intérêt à profiter de la hausse régulière des valeurs de l’immobilier pour détenir quelques parts d’un fonds. Notre dossier.
L’immobilier se porte bien et son attractivité ne baisse pas, bien au contraire. La Foncière vient de se porter acquéreuse d’un nouvel immeuble locatif à Lancy (chemin des Semailles 51 pour 17 millions de francs), Solutions & Funds à Morges (Solufonds qui va bientôt diriger également la SICAV Edmond de Rothschild) a quant à elle mis la main sur les bâtiments rue Liotard 3 à Genève (pour plus de 34 millions) et rue des Bossons 22 à Onex (pour près de 17 millions).
Succès des levées de fonds
Ce n’est pas pour rien que la quasi-totalité des principaux fonds de placements actifs en Suisse romande ont procédé à des augmentations de capital, avec succès, ces derniers mois. Ceux-ci augmentent la fortune nette gérée en finalisant de nouvelles opérations immobilières. En voici trois exemples récents.
Tout d’abord, l'opération d'augmentation de capital de Bonhôte-Immobilier SICAV qui s'est déroulée avec succès, dépassant l'objectif fixé de 93 millions de francs. La levée de capitaux s'est clôturée le 20 septembre 2024 par un montant total de près de 95 millions. Bonhôte-Immobilier va ainsi pouvoir financer son vaste projet de construction de Beauregard-Dessus à Neuchâtel, soit quatre immeubles qui accueilleront 163 logements. Second exemple: le Dominicé Swiss Property Fund qui, après avoir levé 75 millions de francs cette année, est en train de procéder à une nouvelle augmentation de capital d’environ 57 millions pour ensuite finaliser deux importantes acquisitions (lire dans le dossier). Troisième exemple: l’augmentation de capital du fonds Solvalor 61 a connu une pleine réussite auprès des investisseurs. La totalité des nouvelles parts mises sur le marché ont été souscrites et représentent un apport d’environ 170 millions de francs pour le fonds.
Chiffres-clés
Credit Suisse Asset Management avait publié juste avant l’été un récapitulatif des principaux chiffres-clés des fonds immobiliers suisses. Ce document revient sur les agios et disagios des fonds, dont la moyenne des fonds cotés s’élève à 19,5%. Comme le rappelait Immoday, dans le jargon des placements immobiliers, l’agio tient une place de choix. Si son concept est assez simple – dans les fonds immobiliers côtés, l’agio correspond à la différence entre le cours de Bourse et la valeur nette d’inventaire (valeur des immeubles nette des dettes) d’un titre – les causes de ses évolutions, parfois marquées, sont moins évidentes.
Ainsi, à en croire cette étude, c’est Streetbox Real Estate Fund (géré par Procimmo) qui présentait alors le meilleur agio (plus de 40%), tandis qu’Helvetica Swiss Commercial était à l’autre extrémité avec près de -27%. L’étude compare également le rendement sur distribution des fonds immobiliers suisses en comparaison avec les emprunts de la Confédération à 10 ans: le verdict reste le même. Il reste toujours plus intéressant d’acheter des parts de fonds que des obligations, ceci selon les statistiques recensées depuis 1995 en tout cas. Il y a même eu un différentiel de 3% environ en faveur des fonds immobiliers entre 2015 et 2021. Actuellement, le rendement moyen des fonds tourne autour des 2,5% alors que les obligations à 10 ans de la Confédération sont désormais autour des 0,5%. Bref, cette classe d’actifs n’est pas près de voir son attractivité baisser significativement.